Elenor Charles est une artiste pas comme les autres. Contemporaine dans son style d’art abstrait, elle a appris à s’exprimer et à se laisser inspirer. Il y a une profondeur qui va au-delà de son talent artistique… Je vous invite à la découvrir à travers cet article!

EC : Je me mets beaucoup de pression le fait que je suis maman monoparentale. Aussi, je veux me prouver à moi-même et à ceux qui ne croient pas que je pourrais y arriver. Je me mets cette pression-là et c’est parfois difficile à gérer. Je veux tellement faire les choses correctement… par exemple, en observant une émission de décoration d’intérieur, on peut voir que tout est placé au bon endroit et c’est comme ça que je voudrais que soit ma vie. Mais, je réalise que ce ne sera pas comme ça. Je pourrai trouver une manière qui va me convenir et convenir à mes enfants, mais ce ne sera pas parfait. Il n’y a rien de parfait dans la vie. C’est une chose sur laquelle je dois travailler. J’essaie de trouver du plaisir à ce que je fais même si ce n’est pas toujours évident. Donc, quand on se met trop de pression, il n’y a plus de plaisir, on fait les choses machinalement.
JM : Au niveau de l’art, tu as découvert cela durant cette période sombre de ta vie. Est-ce que c’est ta thérapeute qui t’avait proposé de faire de l’art?
EC : C’était une proposition d’ordre général, c’est-à-dire qu’on m’a suggéré de trouver quelque chose qui peut me changer les idées et exprimer ce qui est difficile à verbaliser. Puisque ma fille est déjà très artistique et qu’elle a reçu une commande pour un type d’œuvre qui lui était peu familier, je me suis proposée d’effectuer des recherches pour l’assister. C’est comme ça qu’a débuté cette aventure. J’ai toujours aimé l’art, particulièrement l’art abstrait.
JM : Par la suite, as-tu pris des cours pour te perfectionner?
EC : C’est surtout de la pratique et je regarde beaucoup de tutoriels.
JM : Je pense que tu es une personne de nature plutôt réservée?
EC : Oui, ce n’est pas évident pour moi d’aller vers l’autre. Une fois que le contact a été établi, ce sera plus facile pour moi d’interagir. Mon plus gros défi est de sortir de ma zone de confort. Une fois que j’ai brisé la glace, je me demande pourquoi est-ce que j’hésitais.
JM : Transformer l’art en business, comment t’es venue cette idée?


EC : J’ai eu tellement de réponses positives et encourageantes autour de moi, que je sentais que pourrais faire ça tous les jours parce que l’art me fait du bien et c’est gratifiant. Par exemple, l’école de ma fille a organisé une levée de fonds pour agrandir leur cour. Nous y avons participé en vendant des tableaux. Nous avons presque tout vendu. C’est extraordinaire de penser que quelqu’un apprécie et possède un de nos tableaux. Le marché des États-Unis est différent d’ici. J’ai un gros penchant pour la résine géode. J’aimerais éventuellement intégrer l’art-thérapie pour que les gens puissent s’exprimer.
JM : Est-ce que l’art aide à relâcher la pression du quotidien? Y a-t-il un moment de la journée plus propice?
EC : Pour moi, ça dépend. C’est sûr que ça m’apporte un grand bien. C’est surtout le soir une fois que les enfants sont couchés que je vais m’y mettre. C’est mon moment à moi. Puisque je travaille à partir de la maison, il m’arrive aussi de faire de l’art sur l’heure du dîner. Si je m’écoutais, j’en ferais tout le temps. Il faut que je puisse équilibrer le tout. Le but est que ça me fasse du bien plutôt que de me stresser. Je veux éviter que ça devienne une obligation, mais que ça reste une passion.
JM : Si tu avais à parler à une version plus jeune de toi, que lui dirais-tu?
EC : La première chose c’est : aime-toi avec tes défauts et tes qualités. Puis, la deuxième ce serait : prends ton temps. Il y a une leçon à tirer de toute circonstance. On apprendrait plus en prenant le temps de s’arrêter et décortiquer les situations. Pour moi, c’est un travail constant.
Tout compte fait, rien n’est impossible peu importe notre parcours. Tâchons de nous inspirer de la force créatrice d’Elenor et de son expérience. Elle a su transformer sa réalité de la même manière qu’elle le fait avec les matières sur son canevas.